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Néphropathie aux acides aristolochiques (« néphropathie aux herbes chinoises »)

Auteurs : Nortier J1, Pozdzik A1, Roumeguere T2, Vanherweghem J1
Affiliations : 1Laboratoire de néphrologie expérimentale, faculté de médecine, campus Érasme, CP-626, route de Lennik, 808, 1070 Bruxelles, Belgique2Service d’urologie, hôpital Érasme, université Libre de Bruxelles, route de Lennik, 808, 1070 Bruxelles, Belgique
Date 2015 Décembre 26, Vol 11, Num 7, pp 574-88Revue : Néphrologie et ThérapeutiqueType de publication : article de périodique; DOI : 10.1016/j.nephro.2015.10.001
Expertise Médicale Continue en néphrologie
Résumé

La néphropathie aux acides aristolochiques (NAA) est une néphropathie toxique caractérisée par une fibrose rénale interstitielle progressive et fréquemment associée à un cancer des voies urinaires. Elle a été rapportée initialement en Belgique suite à l’ingestion de préparations à visée amaigrissante contenant une plante chinoise, l’Aristolochia fangchi. Depuis lors, de nombreux cas sont rapportés dans le monde, en particulier en Asie. Des modèles expérimentaux de néphropathie aux acides aristolochiques (AA) ont été mis au point. Ils confirment la relation de cause à effet entre l’administration d’AA et le développement d’une toxicité rénale aiguë et chronique, compliquée de cancers des voies urinaires. L’établissement de ces modèles expérimentaux représente une réelle opportunité pour l’étude des mécanismes de la fibrose rénale interstitielle et la cancérogenèse. En termes de santé publique, l’histoire de cette néphropathie montre qu’il est nécessaire de soumettre les « médecines naturelles » aux même contrôles d’efficacité, de toxicité et de conformité que les médicaments de la chaîne pharmaceutique. Devant toute observation inhabituelle d’insuffisance rénale et/ou de cancer des voies urinaires, il est indispensable d’évoquer l’exposition aux AA. La confirmation par analyse phytochimique de l’ingestion de produits contenant des AA n’est pas toujours réalisable. Néanmoins, la ponction biopsie rénale demeure un élément clé du diagnostic par la démonstration d’une fibrose interstitielle hypocellulaire d’intensité décroissante selon un gradient corticomédullaire, surtout au stade avancé de la néphropathie. En outre, la détection d’adduits d’ADN spécifiques aux AA dans un échantillon tissulaire rénal ou urétéral permet de confirmer une exposition antérieure aux AA. La persistance de ces adduits d’ADN dans les tissus cibles se chiffre en années. Enfin, un dépistage urologique s’impose au vu du potentiel carcinogène des AA.

Mot-clés auteurs
Acides aristolochiques; Phytothérapies; Néphropathie toxique; Fibrose interstitielle; Carcinome transitionnel; Adduits d’ADN;Acides aristolochiques; Adduits d’ADN; Aristolochic acids; Carcinome transitionnel; DNA adducts; Fibrose interstitielle; Interstitial fibrosis; Néphropathie toxique; Phytotherapy; Phytothérapies; Toxic nephropathy; Transitional carcinoma;
 Source : Elsevier-Masson
 Source : MEDLINE©/Pubmed© U.S National Library of Medicine
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Citer cet article
Nortier J, Pozdzik A, Roumeguere T, Vanherweghem J. Néphropathie aux acides aristolochiques (« néphropathie aux herbes chinoises »). Néphrologie et Thérapeutique. 2015 Déc 26;11(7):574-88.
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Dernière date de mise à jour : 26/01/2017.


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