IntroductionLa consommation de substances psycho-actives (SPA) chez les femmes enceintes est en augmentation croissante dans le monde, et reconnue même, comme un problème majeur de santé publique dans certains pays. Au Maroc, nous ne disposons pas encore de chiffres quant à cette consommation.ObjectifLes objectifs de ce travail sont de déterminer la prévalence de la consommation des substances psycho-actives chez les femmes enceintes, de décrire leurs caractéristiques sociodémographiques et de déterminer les facteurs associés à la prise de substances psycho-actives.Méthodes et patientesIl s’agit d’une étude transversale réalisée durant les mois de septembre et octobre 2010. Elle intéresse les femmes enceintes consultantes au niveau du service de gynéco-obstétrique de l’hôpital provincial Moulay Abdellah de la ville de Salé. Leur recrutement s’est fait au fur et à mesure qu’elles se présentaient en consultation. Les données recueillies étaient les caractéristiques sociodémographiques, les données concernant la grossesse et les habitudes de prise de substances psycho-actives.RésultatsCent-cinquante parturientes ont participé à l’étude. L’âge des femmes interrogées était entre 20 et 40 ans dans 83,2 % des cas. Parmi les femmes, 94,6 % étaient mariées, 96 % étaient sans emploi et qui dépendaient de leurs conjoints pour leurs ressources financières et 80 % avaient une relation conjugale de moyenne à bonne qualité. La prévalence de la consommation d’au moins une substance psycho-active chez les femmes enceintes de notre échantillon était de 11,3 %. Les substances consommées étaient le tabac et le cannabis dans respectivement 9,3 % et 4 % des cas. Les femmes consommatrices de SPA étaient plus souvent victimes d’abus ou de négligence dans leur passé avec une grossesse peu désirée et mal suivie que celles des femmes ne consommant pas de substances psycho-actives.ConclusionLe taux relativement élevé de la consommation de substances psycho-actives devrait non seulement attirer l’attention des décideurs sur la gravité de ce problème, mais également sensibiliser les équipes obstétriciennes à rechercher systématiquement la consommation de substances psycho-actives chez toute femme enceinte.