Horloges circadiennes et métabolisme chez les rongeurs.
Auteurs : Challet EDate 2014 Avril 03, Vol 208, Num 4, pp 269-74Revue : Biologie aujourd'huiType de publication : revue de la littérature; article de périodique; DOI : 10.1051/jbio/2015002La rythmicité circadienne est une composante importante des processus physiologiques qui leur confère une organisation temporelle sur 24 h et un ajustement aux variations cycliques de l’environnement. Les rythmes circadiens sont contrôlés par un réseau d’horloges endogènes, comprenant l’horloge principale dans les noyaux suprachiasmatiques de l’hypothalamus et de nombreuses horloges secondaires dans le cerveau et les tissus périphériques. Tous les aspects du métabolisme énergétique, de la prise alimentaire aux voies de signalisation intracellulaire, sont fortement influencés par la rythmicité circadienne. De plus, l’horaire des repas est un synchroniseur (donneur de temps) efficace pour mettre à l’heure les horloges périphériques, alors que l’horloge suprachiasmatique est synchronisée par la lumière ambiante. Dans certaines conditions nutritionnelles (régimes hypo- ou hypercaloriques), des facteurs métaboliques restant à identifier modulent le fonctionnement de l’horloge suprachiasmatique. Les modèles animaux d’obésité et de diabète montrent des altérations circadiennes. Inversement, lorsque la rythmicité circadienne est perturbée, soit à cause d’horloges circadiennes génétiquement défectueuses, soit à cause d’une désynchronisation circadienne (exposition chronique à la lumière ou repas répétés à des heures inhabituelles du cycle), les métabolismes des lipides et du glucose sont dérégulés. L’impact métabolique de la désynchronisation circadienne justifie le développement de stratégies préventives ou thérapeutiques qui pourraient s’appuyer, entre autres, sur des interventions diététiques basées sur l’horaire des repas et leur composition.