Les nouveaux anticoagulants oraux (NACOs) ont vu leurs indications croître ces dernières années. Nombre de patients traités par ceux-ci doivent bénéficier d’une procédure chirurgicale programmée ou urgente. Les risques hémorragiques et thrombotiques péri-opératoires pour un patient varient avec la procédure et les co-morbidités. Les modalités d’interruption de l’administration des NACOs ne sont pas univoques. En l’absence de données scientifiquement établies, la littérature propose deux attitudes. L’une, basée sur l’expérience accumulée avec les anti-vitamine K, recommande un arrêt des NACOs 24 heures avant la procédure si le risque hémorragique est faible et 5 jours avant si le risque hémorragique est modéré ou élevé (avec un relais par héparine de bas poids moléculaire éventuel suivant le risque thrombotique). L’autre se base sur des données pharmacocinétiques [demi-vie d’élimination (t½)] et préconise une interruption de 24 heures en cas de chirurgie à faible risque hémorragique et de 48 heures à 5 t½ si le risque hémorragique est plus élevé (à moduler en présence d’une altération de la fonction rénale). Lorsqu’une chirurgie non programmée s’avère nécessaire, la durée d’interruption est le meilleur «antidote». En cas d’urgence, les agents pro-hémostatiques non spécifiques (complexe prothrombinique activé ou non ou facteur VIIa recombinant) à l’efficacité peu démontrée seront prescrits en ultime recours.