L’œdème maculaire (OM) peut compliquer les uvéites antérieures, intermédiaires ou postérieures, qui relèvent d’étiologies très variées infectieuses, tumorales, ou auto-immunes. La rupture des barrières hémato-rétiniennes interne ou externe contribue à la genèse de l’œdème maculaire inflammatoire. Le diagnostic est confirmé par la tomographie en cohérence optique qui s’est imposé par ses qualités d’examen non invasif, reproductible et sensible, entre autre dans cette indication. L’angiographie rétinienne à la fluorescéine complétée par l’indocyanine permet, en plus de l’analyse maculaire, le dépistage des vasculites associées, leur éventuel caractère occlusif, le diagnostic aisé des complications néovasculaires prérétiniennes, prépapillaires ou choroïdiennes ; elle fournit des arguments étiologiques et peut être nécessaire pour apprécier la réponse thérapeutique. Le traitement de l’OM inflammatoire relève de traitements spécifiques en cas d’étiologies infectieuses ou tumorales qui pourront nécessiter l’adjonction de traitement anti-inflammatoire en cas de persistance de l’OM. Les corticoïdes, puissamment anti-œdémateux sont largement administrés par voie locale en injection sous-conjonctivales, sous-ténoniennes ou intra-vitréennes. Les limites de la voie locale incluent glaucome et cataracte cortisoniques et une action limitée dans le temps. Les produits retard sont susceptibles de révéler une infection rétinienne. C’est pourquoi en cas d’uvéites postérieures chroniques bilatérales potentiellement cécitantes, la voie systémique est souvent requise et la corticothérapie représente le traitement classique de première ligne. En cas de corticodépendance, une association avec un immunosuppresseur ou immunomodulateur est requise tant pour l’activité anti-inflammatoire propre que par son effet d’épargne cortisonique ; certaines de ces molécules sont maintenant disponibles en intra-vitréen.