Le spécimen dont il est question ici fait partie du patrimoine du Musée d’anatomie et embryologie de la faculté de médecine de l’université Libre de Bruxelles. Son histoire médicale est totalement inconnue, car il fait partie d’un « lot » récupéré, en provenance d’une ancienne collection d’anatomie pathologique sauvée de la destruction et récupérée par le laboratoire d’anatomie et embryologie. Le spécimen est fortement replié sur lui-même « en extension » ; sa longueur ainsi disposée est d’environ 25 cm ; déployé, elle se développe sur 45 cm. Le périmètre crânien est de 31 cm. Malheureusement, le cerveau a été prélevé lors de son analyse initiale, et seul l’examen de la forme de l’endocrâne permet de tirer quelques conclusions sur l’état probable de l’encéphale. La face est rudimentaire, dépourvue de cavités orbitaires, et la cavité orale est limitée à une fente verticale laissant apercevoir les os maxillaires fortement inclinés. L’orifice est surmonté d’un double proboscis. Le tronc se caractérise par une célosomie assez large, avec exposition des anses intestinales, du foie et du pancréas. On observe une atrésie de l’anus, et les organes génitaux externes sont hypoplasiques et ambigus. L’ensemble du membre inférieur gauche est absent, en ce compris l’hémibassin gauche, réalisant une ectromélie totale unilatérale gauche. Le cou est en hyper-extension, en sorte que la région occipitale semble extrêmement soudée au rachis cervical. Toutefois, l’examen tomodensitométrique ne confirme pas la présence d’une telle fusion, mais en revanche révèle l’existence de sévères déviations axiales du rachis, avec hyper-extension. Extrêmement rare dans l’espèce humaine, l’aprosopie est plus volontiers présente chez certaines espèces animales (mouton). Son association avec une monomélie et une célosomie semble non décrite à ce jour.