Nouveaux traitements invasifs de l'hypertension artérielle résistante.
Auteurs : Azizi M1L’échec des approches purement pharmacologiques pour traiter l’hypertension artérielle résistante (HTAR) a stimulé l’intérêt pour de nouvelles approches invasives fondées sur le principe de modulation de l’activité sympathique rénale et centrale. Ainsi la dénervation rénale par voie endovasculaire utilise un courant de radiofréquence ou des ultrasons pour réaliser une ablation des fibres sympathiques afférentes et efférentes qui cheminent dans l’adventice des artères rénales. À ce jour, cette nouvelle technique a été évaluée dans un petit nombre d’essais randomisés ouverts ou au cours d’études de cohorte qui ont inclus un nombre limité de patients et ont montré un effet tensionnel favorable de la dénervation rénale à court et moyen terme avec une faible incidence de complications immédiates. Les études publiées à ce jour ont plusieurs limitations inhérentes à leur caractère ouvert. La stimulation des barorécepteurs carotidiens nécessite l’implantation chirurgicale d’électrodes reliées à un stimulateur d’impulsions électriques. Les résultats préliminaires montrent un effet favorable sur la pression artérielle avec un taux de complications proche de l’implantation d’un pacemaker. Dans ce contexte, l’utilisation de ces procédures doit rester contrôlée car (1) le rapport bénéfice/risque reste mal connu, (2) la réponse tensionnelle est très variable, et (3) le rapport coût-efficacité est insuffisamment évalué. Les indications de ces techniques doivent être celles retenues par la Société Européenne d’HTA. Enfin, le suivi rigoureux des patients nécessite au mieux leur inclusion dans des essais cliniques et des registres internationaux.