ObjectifsLe traitement chirurgical des aspergillomes pulmonaires permet de contrôler les symptômes, de prévenir les complications et d’améliorer la survie. Dans les formes accessibles à la chirurgie, l’impact d’un traitement antifongique demeure controversé. L’objectif de cette étude est d’analyser l’impact d’un traitement antifongique sur la morbidité postopératoire et la survie globale des patients opérés pour un aspergillome pulmonaire.MéthodesDe janvier 1989 à décembre 2010, 113 patients ont été opérés pour un aspergillome pulmonaire. Parmi eux, 64 patients ont reçu un traitement antifongique dans la période périopératoire et ont été inclus dans le groupe 1, 49 patients n’ont pas reçu de traitement antifongique et ont été inclus dans le groupe 2.RésultatsLe taux de complications postopératoires était de 31,2 % dans le groupe 1 et de 20,4 % dans le groupe 2 (p = 0,30). En analyse univariée, l’immunodépression (p < 0,001), les antécédents de cancers (p = 0,050), les expectorations purulentes préopératoires (p = 0,024) et la pneumonectomie (p < 0,001) étaient significativement associés aux complications postopératoires. Le taux de survie globale à 5 ans et à 10 ans était respectivement de 78,3 % et de 57,8 % pour le groupe 1 vs 85,9 % et 65,7 % pour le groupe 2 (p = 0,23). En analyse multivariée, l’âge supérieur à 50 ans, l’immunodépression et la pneumonectomie étaient des facteurs de mauvais pronostic (χ2 = 6,59, df = 5,p < 0,001).ConclusionsLa résection chirurgicale des aspergillomes pulmonaires est associée à une morbidité postopératoire et à une survie à long terme acceptables. Le traitement antifongique périopératoire n’influence en aucun cas la morbidité postopératoire ou la survie à long terme.