La médecine basée sur les preuves (evidence-based medicine) repose sur l’application de recommandations de bonnes pratiques fondées sur des niveaux de preuve prédéfinis. L’application de ce paradigme à l’oncologie radiothérapique soulève des difficultés méthodologiques et parfois éthiques. Les notions d’évolution technique « incrémentale » et d’évidence dosimétrique sont présentées ici comme un niveau de preuve suffisant pour évaluer des techniques qui n’affectent ni la dose totale prescrite, ni le fractionnement, ni l’étalement, ni le volume cible irradié. Dans d’autres situations, des études cliniques comparatives sont nécessaires, soit sur le modèle des études randomisées lorsqu’elles sont possibles, soit par des études observationnelles prospectives lorsque la randomisation n’est pas possible ou non pertinente. Ignorer cette dernière approche et ne pas la prendre en compte dans les programmes de recherche en radiothérapie reviendrait à négliger les questions et les situations cliniques auxquelles elle apporterait des réponse acceptables.