ButLa mesure et l’analyse du phénomène de violence à l’école sont des problématiques actuelles de santé publique, qui peuvent être évaluées sous l’angle de la médecine légale, discipline privilégiée d’observation des violences de la société.Patients et méthodesCe travail a synthétisé et comparé trois études prospectives descriptives similaires datées de 1992, 2002 et 2012, réalisées au centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Lille, au cours de consultations demandées pour violences en milieu scolaire (environ 160 annuellement), en vue de l’établissement d’un certificat médical initial.RésultatsLes victimes étaient de plus en plus jeunes (moyenne d’âge évoluant de 14,8 à 13,6). La répartition par genre a montré une augmentation des victimes filles (sexe ratio évoluant de 2,9 à 2,3). Les lieux d’agression se sont transposés avec une nette augmentation des victimes sur le trajet scolaire (passant de 10 à 27 %). La récurrence des agressions s’est accentuée : les antécédents d’agressions sont passés de 18,5 à 32,2 % avec une haute proportion de violences à fort retentissement psychologique.DiscussionDes années 1990 à aujourd’hui, les politiques gouvernementales de prévention, de mesure et de répression de la violence en milieu scolaire, n’ont cessées de se développer. Pour autant, cette violence reste fortement présente.ConclusionLa médecine légale, de par son rôle d’observatoire sociétal, permet d’identifier certaines tendances dans la violence scolaire. Cette violence a de plus en plus d’implications dans la vie intime des élèves. L’accent devra être mis sur les différentes formes de violences à fort retentissement psychologique étant donné la prépondérance de celles-ci actuellement et leur implication pour l’enfant.