Introduction – objectifsDe nombreux services d’infectiologie comportent des chambres (ch) à lits multiples. Le but fut d’analyser leur gestion.Matériels et méthodesDans un service avec 2 ch à 3 lits (ch3) et 25 ch à 1 lit (ch1) : étude du taux d’occupation, des mutations internes et du respect des procédures d’hygiène (par « quick audit »).RésultatsSur 90 jours, le taux d’occupation était de 96 % dont 99 % en ch1et 86 % en ch3(p = 0,001). 32 patients/304 (10 %) étaient ensuite mutés, soit de ch3en ch1pour hygiène ou confort (n = 15), soit de ch1en ch3pour isoler un autre patient en ch1(n = 17). Lors de l’audit de 122 soins, 13/31 patients (42 %) relevaient de précautions complémentaires contact (62 %), respiratoire (23 %) ou pour aplasie (23 %). L’hygiène des mains (constat avant ou après le soin) était aussi bien respectée en ch3(29/33 soins observés = 87 %) qu’en ch1(76/91 soins = 83 %) ; le « zéro bijou » n’était pas atteint, sans différence significative entre médecins et soignants (96 et 91 % sans bijou), ni entre élèves et permanents (100 et 90 %). Les avant-bras étaient dégagés dans 96 % des cas. Le port du masque n’était jamais transgressé. En ch3l’hygiène des mains entre 2 patients fut omise 1 fois sur 10. Passer de 31 lits (dont 2 ch3, soit 20 % des lits) à 30 (i.e., – 3 %) en ch1offrirait la même capacité.ConclusionPrès de la moitié des hospitalisés en infectiologie relève de précautions complémentaires. Les ch à lits multiples n’entravent pas le respect des précautions standard mais suscitent des difficultés de gestion et un moindre confort pour les patients et l’équipe (transferts itératifs pour raison d’hygiène ou de qualité : agitation, douleur, gravité…). Un ratio de 80 % de lits en chambre particulière n’est pas optimal. Même avec un taux d’occupation élevé, réduire le nombre de lits pour n’avoir que des ch à 1 lit augmenterait qualité et efficience : 100 % de ch particulières est souhaitable !