Introduction – objectifsL’émergence de bactéries productrices de carbapénèmases a conduit à un changement dans le paradigme de prise en charge des infections à germe sécrétant des β-lactamases à spectre étendu (BLSE). La recherche d’alternatives aux carbapénèmes apparaît indispensable. Parallèlement, une augmentation des consommations d’ertapénème dans notre établissement a été objectivée, essentiellement dans des indications urinaires. Notre objectif a été de déterminer la faisabilité de l’utilisation d’alternatives à l’ertapénème au sein de notre CH.Matériels et méthodesUne analyse rétrospective de tous les dossiers et antibiogrammes des patients traités par ertapénème en 2012 et 2013 a été menée (respectivement 28 et 34 cas).RésultatsLes infections urinaires représentent 60 % des indications (37/62). Nous avons retrouvé 26 cas d’infections urinaires à BLSE dont 8 prostatites et 18 pyélonéphrites, 24 dossiers étaient analysables. L’interprétation a posteriori des antibiogrammes selon les règles du CA-SFM 2013 révèle que 16 germes (67 %) étaient sensibles à la pipéracilline-tazobactam, 21 (88 %) à la cefoxitine, 15 (63 %) aux 2. Une seule souche était sensible au céfépime, aucune aux autres céphalosporines.ConclusionD’après nos résultats, une alternative à l’ertapénème pourrait théoriquement être proposée dans la majorité des infections urinaires à BLSE, en tenant compte du contexte clinique. Toutefois, l’utilisation de la cefoxitine nécessite une détermination précise de la CMI de la souche ce qui n’était pas pratiqué dans notre CH. Un e-test est donc désormais réalisé en routine sur ces souches. L’utilisation de la cefoxitine est envisagée en cas de CMI ≤2 après avis infectiologique. L’association pipéracilline-tazobactam est utilisée dès que possible. Ce travail a permis une évolution de la prise en charge des infections urinaires à BLSE dans notre CH. De plus, le recueil exhaustif des patients mené par l’infectiologue permettra d’évaluer l’efficacité clinique de ces mesures.