Introduction – objectifsLes formes sévères de la rickettsiose représentent 6 à 10 % avec une mortalité de 32 %. L’atteinte neurologique constitue 28 % des formes graves avec un pronostic réservé. Le but était d’évaluer la fréquence des formes neurologiques de la rickettsiose et décrire leurs aspects cliniques et thérapeutiques.Matériels et méthodesÉtude rétrospective réalisée entre 1990 et 2013. Les patients inclus avaient une atteinte neurologique et une rickettsiose confirmée sérologiquement.RésultatsParmi 403 cas de rickettsiose, 26 avaient une atteinte neurologique (6 %) avec un âge médian de 51,5 ans. Le délai moyen de consultation était de 8,3 jours. La fièvre (100 %) et les céphalées (69 %) étaient les principaux signes fonctionnels. A l’examen, le syndrome méningé était prédominant (76 %) suivi de confusion (30 %) et autres signes psychiatriques (15 %). Une éruption caractéristique était présente dans 61 %. L’escarre d’inoculation était trouvée chez 2 patients. L’atteinte neurologique se résumait à une méningite (11 cas), une méningo-encéphalite (8 cas), une encéphalite isolée (4 cas), une cérébellite (1 cas), une atteinte du nerf VIII (1 cas) et une hémorragie méningée (1 cas). Une méningite lymphocytaire normoglycorachique et normoprotéinorachique était l’anomalie la plus fréquente du LCR. La sérologie deRickettsia conoriiétait positive dans 76 %. Le traitement de première intention était une fluoroquinolone (61 %) et des phénicolés (34 %). La durée moyenne de traitement était 17 jours. L’évolution était favorable sans séquelles (19 cas), avec des séquelles psychiques (2 cas) et fatale (5 cas).ConclusionLes formes neurologiques de la rickettsiose sont de plus en plus fréquentes. Leur tableau clinique est polymorphe. Elles sont graves et méritent une attention particulière pour leur prise en charge clinique et thérapeutique.