Introduction – objectifsL’épidémiologie des endocardites infectieuses (EI) évolue dans les pays industrialisés avec l’émergence duStaphylococcus aureuscomme principal germe responsable des EI. Le département de la Réunion possédant de nombreuses particularités du fait de sa situation géographique et de son évolution socio-économique rapide, nous avons voulu analyser les cardiopathies concernées par cette pathologie et préciser les particularités bactériologiques de ces EI.Matériels et méthodesUne étude populationnelle prospective sur la Réunion menée du 1er septembre 2010 au 31 septembre 2012 concernant les adultes de plus de 18 ans ayant développé une EI certaine selon les critères de Dukes. Les informations recueillies concernaient les antécédents des patients et les caractéristiques bactériologiques des EI.RésultatsAu total 53 cas d’EI ont été recensés.Trente-huit patients (71,7 %) ont développé une EI sur valve native et 13 (24,5 %) sur une prothèse valvulaire (mécanique ou biologique). Les valvulopathies sous-jacentes étaient une dégénérescence valvulaire dans 19 cas (35,8 %), une séquelle de rhumatisme articulaire aigu dans 11 cas (20,8 %).Les streptocoques ont été responsables de 15 EI (28,3 %), les entérocoques de 5 EI (9,4 %), leStaphylococcus aureusde 10 EI (18,9 %), les staphylocoques à coagulase négative de 4 EI (7,5 %). Les autres germes ont représenté 14 cas d’EI (26,4 %) de notre série avec un taux important d’endocardite à HACEK avec 5 EI (9,4 %) et àCoxiella Burnetiiavec 4 EI (7,5 %). Quatre cas d’EI n’ont pas été documentés.ConclusionLe streptocoque demeure le principal pathogène impliqué dans les EI à la Réunion avec une part importante d’EI à germes du groupe HACEK et àC. Burnetii. Ces résultats sont à mettre en lien avec un taux encore important de cardiopathie rhumatismale à la Réunion.