ButÉvaluer la performance d’un auto-questionnaire dans le dépistage des situations à risque médico-psycho-sociales (tabagisme, consommation d’alcool, de toxiques, dépression, violence, isolement social) pendant la grossesse, par rapport aux données d’un dossier médical structuré.Matériel et méthodesUn auto-questionnaire a été élaboré à partir de tests validés (Fagerström/HSI, T-ACE, EPDS, SSQ6) et proposé à 1977 femmes enceintes avant leur première consultation prénatale et comparé aux données recueillies par le dossier médical classique.RésultatsAu total, 1676 patientes ont rempli l’auto-questionnaire proposé (89,4 %). Les deux questions du HSI indiquaient que 20,7 % de patientes étaient fumeuses. Le T-ACE a dépisté beaucoup plus de consommations d’alcool à risque que le seul dossier médical (4,0 % vs 0,1 %, < 0,05). La consommation de drogues avant la grossesse était mieux repérée par l’auto-questionnaire que l’interrogatoire médical (9,8 % vs 4,9 %,p < 0,001). Sept pour cent des patientes avaient au moins 3 symptômes dépressifs parmi 4 recherchés. Au total, 9,4 % des patientes ont signalé des antécédents de violences physiques ou psychologiques. Ces facteurs de vulnérabilité étaient tous liés entre eux, au sein de l’auto-questionnaire ou bien avec les données du dossier obstétrical.ConclusionUn auto-questionnaire réalisé à partir de tests validés pourrait permettre de mieux dépister les situations de vulnérabilité des femmes enceintes en pratique obstétricale courante.