Le noma, ou cancrum oris, est une pathologie gangréneuse orofaciale opportuniste d'évolution rapide, avec une morbimortalité élevée atteignant les 70 %. Elle a une répartition mondiale mais est prédominante chez les enfants de 2 à 16 ans en Afrique subsaharienne. La physiopathogénie n'est pas bien connue, mais plusieurs bactéries, dont Fusobacterium necrophorum, Prevotella intermedia et Pseudomonas aeruginosa, favorisent son développement. Le facteur de risque majeur est la pauvreté. Compte tenu de l'évolution foudroyante et de la létalité, il s'agit d'une urgence thérapeutique associant une polyantibiothérapie, des soins quotidiens de la plaie et une renutrition. Un traitement chirurgical, avec la mise à plat des tissus nécrosés, peut être suivi dans un second temps d'une chirurgie reconstructive. La rééducation de l'articulé dentaire est indispensable pour limiter les complications fonctionnelles. Les auteurs rapportent le cas d'un noma chez une enfant de 4 ans au Tchad.