IntroductionEn dehors de la classique nécrose sous antivitamines K (AVK) survenant chez les patients déficitaires en protéines C et S, les autres types d’ulcérations induites par les AVK sont peu connus. Nous décrivons ici un cas original d’ulcères récidivants à type de pyoderma gangrenosum (PG) induits par les AVK.ObservationUne femme de 70 ans, transplantée cardiaque, présentait, six semaines après l’instauration d’un traitement AVK par fluindione, une ulcération nécrotique de la jambe droite, profonde et hyperalgique, rapidement extensive. L’examen histologique trouvait un infiltrat dermique riche en polynucléaires neutrophiles, faisant discuter une vasculite leucocytoclasique ou un PG. Les explorations éliminaient une cause infectieuse, auto-immune ou un facteur de thrombophilie. La fluindione était arrêtée. L’ulcération cicatrisait complètement en un mois. Six mois plus tard, l’ulcération de la jambe droite récidivait 15 jours après la reprise de la fluindione, puis cicatrisait de nouveau un mois après son arrêt. Un AVK d’une autre famille (warfarine) était alors introduit, suivi d’une nouvelle récidive de l’ulcération après 15 jours de traitement.DiscussionLa chronologie des évènements et la négativité des explorations étiologiques permettaient de poser le diagnostic d’ulcère induit par les AVK. Les ulcérations cutanées liées aux AVK sont une complication rare dont la physiopathologie est imprécise. À notre connaissance, il s’agit du premier cas publié d’ulcères à type de PG induits par les AVK.