IntroductionL’hémodiafiltration (HDF) est encore peu utilisée en pédiatrie en raison des exigences techniques, de son coût et des adaptations rendues nécessaires par les différences de poids et de taille des enfants. Depuis 2009, nous utilisons l’HDF online (oHDF) et avons observé des concentrations plasmatiques basses d’hormone parathyroïdienne (PTH) malgré une gestion des anomalies minérales et osseuses suivant les recommandations internationales.MéthodesLes dossiers de 6 enfants suivis en oHDF dans notre centre ont été repris rétrospectivement, avec une évaluation prospective de leurs principaux paramètres phosphocalciques sur un mode avant/après session.RésultatsNous avons observé des concentrations basses de PTH (< 80 pg/mL) chez tous les patients, et très basses (< 45 pg/mL) chez cinq patients, deux des enfants ayant, par ailleurs, des antécédents de fracture pathologique (oxalose pour l’un et syndrome néphrotique corticorésistant multicompliqué chez l’autre). Ces PTH basses se sont corrigées après une diminution de la concentration en calcium des solutés de dialyse de 1,5 mmol/L à 1,25 mmol/L, suggérant ainsi que l’oHDF à hauts volumes puisse exposer les enfants à de trop grandes quantités de calcium au cours des sessions. Enfin, des niveaux relativement bas de FGF23 ont été constatés avant les sessions, avec une clairance de 32 % en moyenne au cours d’une session d’oHDF.ConclusionIl semble que l’oHDF en pédiatrie puisse induire des modifications phosphocalciques spécifiques, que des essais cliniques encross-overhémodialyse conventionnelle/oHDF pourraient permettre de mieux comprendre. En attendant, l’utilisation en première intention des bains à 1,25 mmol/L de calcium, de même qu’un suivi régulier de la PTH semblent nécessaires.