La glomérulopathie extramembraneuse a pour événement initial fondateur la fixation de dépôts immuns sur le versant externe de la membrane basale glomérulaire. Une cascade d’activation suit cette fixation et conduit à la genèse de lésions de la membrane basale. Elle est de forme idiopathique le plus fréquemment et alors associée dans 70 à 80 % des cas à un anticorps antirécepteur de la phospholipase A2. Les étiologies des formes secondaires sont nombreuses. À cinq et dix ans, la survie rénale des formes idiopathiques est de l’ordre de 90 et 65 %, respectivement. Un modèle pronostique basé sur la protéinurie, son niveau et sa durée, la progression de l’insuffisance rénale sur quelques mois, permet d’affiner le pronostic. L’excrétion urinaire d’immunoglobuline G (IgG), de C5b-9, de β2- et d’α1-microglobuline sont également de bons facteurs prédictifs. Le traitement symptomatique peut associer anticoagulant en cas de syndrome néphrotique, inhibiteur de l’enzyme de conversion, antagoniste des récepteurs AT1 de l’angiotensine II et statines. Le traitement immunosuppresseur est réservé aux patients à fort risque évolutif. Le traitement corticoïde seul n’a pas d’indication. Le traitement doit comprendre une association simultanée ou le plus souvent en alternance de corticoïdes et agent alkylant pour une durée minimale de six mois. L’association corticoïdes-mycophénolate mofétil et le traitement par analogue de synthèse de l’adrenocorticotrophic hormone (ACTH) pourraient avoir la même efficacité. La ciclosporine et le tacrolimus ont également fait la preuve d’une réduction de la protéinurie, avec un haut risque de rechute à leur arrêt et un risque propre de néphrotoxicité. Le traitement par corticoïdes plus agent alkylant est le seul à avoir démontré une préservation de la fonction rénale. Le rituximab n’a fait l’objet que d’études ouvertes. Sa place dans l’arsenal thérapeutique reste à définir.