ObjectifActualiser les connaissances concernant l’hématome rétroplacentaire car il existe peu de séries récentes publiées alors que la prise en charge périnatale a connu des progrès.Patientes et méthodesNous avons réalisé une étude observationnelle rétrospective portant sur 100 cas successifs d’hématome rétroplacentaire, survenus de janvier 2008 à juin 2011, dans les deux maternités du CHU de Strasbourg.RésultatsIl y a eu 105 naissances dont cinq grossesses gémellaires. Le contexte clinique était manifeste dans 91 % des cas mais la triade clinique classique présente dans seulement 4 % des cas. Des caillots étaient retrouvés à l’examen immédiat du placenta dans 77 % des cas. L’examen anatomopathologique était en accord direct avec le diagnostic clinique dans la moitié des cas. L’issue moyenne de la grossesse était de 33 semaines d’aménorrhée (SA) et six jours. Soixante-sept patientes ont accouché prématurément dont 50 patientes avant 34 SA. Soixante césariennes ont été réalisées en urgence avant travail avec 47 anesthésies générales. Douze patientes ont présenté une hémorragie de la délivrance et dix des troubles de l’hémostase. Il n’y a eu aucun décès maternel. La mortalité périnatale était de 19 % avec 13 morts fœtales in utero (12,4 %), quatre enfants nés en état de mort apparente avec échec de réanimation (3,8 %) et trois décès néonataux (2,8 %).Discussion et conclusionL’hématome rétroplacentaire est une situation grave et imprévisible. Une prise en charge conjointe des obstétriciens et des réanimateurs est souvent nécessaire. Aujourd’hui, la mortalité périnatale est essentiellement in utero.