La mutation ponctuelle de l’oncogène Kras confère un gain de prolifération non contrôlée pour la cellule cancéreuse qui acquiert ainsi un pouvoir oncogénique amplifié. Cette mutation est retrouvée dans 75 à 95 % des cancers du pancréas, mais aussi dans les lésions précancéreuses de type PanIN (pancreatic intraepithelial neoplasia) ou TIPMP (tumeur intracanalaire papillaire mucineuse du pancréas). Ces lésions, ainsi que le microenvironnement tumoral, ont été reproduits dans des modèles transgéniques établis chez la souris à partir de la mutation de Kras (souris Pdx1 [pancreatic and duodenal homeobox 1]-Cre ; KrasG12D) associée ou non à l’inactivation de gènes suppresseurs de tumeurs (TP53, DPC4, INK4A). La recherche de la mutation de Kras en clinique humaine est facile et fiable à partir des milieux biologiques, en particulier sur le matériel de cytoponction de masses pancréatiques prélevé sous écho-endoscopie. Cette recherche devrait être utile dans un avenir proche pour l’aide au diagnostic positif de cancer, en cas de d’examen cytopathologique douteux ou non contributif, mais aussi pour le diagnostic différentiel avec la pancréatite chronique dans sa forme pseudotumorale.