Ces dernières décennies ont vu l’émergence de très nombreuses études d’imagerie cérébrale du trouble schizophrénique. Malgré leurs apports scientifiques incontestables, ces études restent pour la plupart d’interprétation complexe du fait de nombreux facteurs confondants (chronicité d’évolution, prise d’un traitement antipsychotique, etc.). Postulant l’existence d’un continuum entre perturbations cognitives modérées et symptômes psychotiques francs, l’exploration des mécanismes neurobiologiques sous-jacents à l’entrée dans la psychose a été rendue possible par l’étude de populations de sujets à haut risque ou présentant un premier épisode. Les méta-analyses d’études d’imagerie du premier épisode psychotique (PEP) ont ainsi récemment montré l’implication anatomo-fonctionnelle de l’insula, du cortex temporal supérieur et du gyrus frontal médian, notamment du cortex cingulaire antérieur, de manière bilatérale. Cette revue de littérature est donc l’occasion de fournir un état actualisé des connaissances sur imagerie cérébrale du PEP, en particulier anatomique, fonctionnelle et moléculaire. Plus précisément, nous proposons une synthèse : i) des modifications cérébrales observées chez les sujets à haut risque psychotique et de leur suivi longitudinal lors de la transition vers un PEP ; ii) de l’impact des facteurs environnementaux pouvant influencer ces altérations ; iii) des résultats propres au PEP par rapport à ceux de la schizophrénie constituée ; et iv) de l’utilisation nouvelle des algorithmes de classification de données IRM dans l’aide au repérage précoce du risque de conversion psychotique chez les sujets à haut risque.