Affiliations : 1Service de gynécologie-obstétrique, centre hospitalier de l’Ouest guyanais, 16, avenue du Général-de-Gaulle, BP 245, 97320 St-Laurent-du-Maroni, Guyane française2Centre d’investigation clinique épidémiologie, clinique Antilles Guyane CIC-EC CIE 802, centre hospitalier de Cayenne, rue des Flamboyants, BP 6006, 97306 Cayenne, Guyane française3Laboratoire d’analyse, centre hospitalier de l’Ouest guyanais, 16, avenue du Général-de-Gaulle, BP 245, 97320 St-Laurent-du-Maroni, Guyane française
ObjectifFaire le point de l’état des connaissances sur les déterminants et les conséquences de la géophagie pendant la grossesse.MéthodeRecherche bibliographique en langues anglaise et française sur la base Scopus et rapport d’expérience sur la prise en charge de femmes enceintes géophages observées à la maternité de Saint-Laurent-du-Maroni (Guyane française).RésultatsLa géophagie est une pratique souvent méconnue. Initiée par divers stimuli allant de la nausée à la carence martiale, sa pratique soutenue durant la grossesse a de multiples conséquences en raison d’interactions ioniques complexes avec le tube digestif. La consommation d’argile est une source de carence martiale qui peut aller jusqu’à la mise en jeu du pronostic vital maternel par hémorragie du post-partum sur anémie sévère. Sur le versant fœtal, outre les effets bien connus de l’anémie sur le risque de prématurité, la géophagie entraîne une surexposition aux métaux lourds et en particulier à l’aluminium qui doit faire considérer cette pratique comme potentiellement nocive pour le neuro-développement de l’enfant. L’évaluation et les corrections des perturbations ioniques provoquées par l’ingestion prolongée d’argile doivent être systématiques en tenant compte de la situation de malabsorption secondaire qui justifie souvent le recours à la voie parentérale.