Se connecter
Rechercher

Homicide, schizophrénie et abus de substances : des liaisons dangereuses ?

Auteurs : Richard-Devantoy S1, Bouyer-Richard AI2, Jollant F3, Mondoloni A4, Voyer M5, Senon J-L5
Affiliations : 1Laboratoire de psychologie des Pays-de-Loire (LPPL) – UPRES EA 4638 des universités de Nantes et d’Angers, faculté des Lettres, Langues et Sciences humaines, université d’Angers, 11, boulevard Lavoisier, 49045 Angers cedex 01, France2Institut Philippe-Pinel de Montréal, 10905, boulevard Henri-Bourassa-Est, Montréal, Québec, H1C 1H1, Canada3McGill University, Department of Psychiatry & Douglas Mental Health University Institute, McGill Group for Suicide Studies, FBC building, 3rd floor, 6875, boulevard Lassalle, Montréal (Qc), H3W 2N1, Canada
Voir plus >>
Date 2013 Août, Vol 61, Num 4, pp 339-350Revue : Revue d'épidémiologie et de santé publiqueType de publication : article de périodique; revue de la littérature; DOI : 10.1016/j.respe.2013.01.096
Article original
Résumé

ObjectifLa prévalence de meurtriers avec un diagnostic de schizophrénie est de 6 % dans les pays occidentaux. La relation entre schizophrénie et homicide est complexe et ne peut se réduire à un simple lien de causalité. Nous proposons de clarifier, à travers une revue critique de la littérature, le rôle de la consommation de substances dans le risque de passage à l’acte homicide du sujet présentant une schizophrénie.MéthodeLa recherche bibliographique des articles français et anglais a été réalisée par MEDLINE et EMBASE, sur la période de janvier 2001 à décembre 2011 inclusivement, combinant les mots [MESH] suivants : « schizophrenia », « psychotic disorders », « violence », « homicide », « substance use disorder », et le mot [TIAB] « alcohol ». La sélection des articles a été faite selon la cheklist Strengthening the Reporting of Observational Studies in Epidemiology (STROBE) et Preferred Reporting Items of Systematic reviews and Meta-Analyses (PRISMA) pour respectivement les études observationnelles et les revues de la littérature et méta-analyses.RésultatsSur les 471 articles initiaux, huit études prospectives et six revues systématiques de la littérature ou méta-analyses ont été retenues. L’homicide commis par un schizophrène est associé à des facteurs de risque socio-démographiques (âge jeune, sexe masculin, bas niveau socio-économique), historiques (antécédents de violence envers autrui), contextuels (évènement de vie stressant dans l’année précédant l’acte violent) et cliniques (symptomatologie psychotique aiguë, longue durée de psychose non traitée, mauvaise observance médicamenteuse). Par rapport à la population générale, le risque d’homicide est multiplié par 8 chez les schizophrènes présentant un abus de substances (principalement l’alcool) et par 2 chez les schizophrènes sans comorbidité. Le co-diagnostic d’abus de substances enrichit la clinique et la typologie des schizophrènes violents en différenciant les schizophrènes « early-starters » des « late-starters ». La violence des « early-starters », typiquement non planifiée et visant une personne de l’entourage amical, n’est pas nécessairement associée à la symptomatologie schizophrénique. La consommation de substances toxiques est fréquente et participe grandement au passage à l’acte. Le risque de récidive est élevé. Chez les « late-starters », la violence, le plus souvent en lien avec le délire à thématique paranoïde, est plus volontiers dirigée contre un membre de la famille. Le taux de récidive est faible, souvent tributaire de la poursuite — ou non — des soins.ConclusionLa caractérisation de sous-groupes de patients schizophrènes violents permettrait d’éviter leur stigmatisation et d’aider à prévenir leur risque d’homicide, en offrant une prise en charge pluridisciplinaire prenant en compte la consommation de substances psycho-actives.

Mot-clés auteurs
Homicide; Schizophrénie; Alcool; Substances toxiques; Facteur de risque;
 Source : Elsevier-Masson
 Source : PASCAL/FRANCIS INIST
 Source : MEDLINE©/Pubmed© U.S National Library of Medicine
Accès à l'article
  Accès à distance aux ressources électroniques :
Exporter
Citer cet article
Richard-Devantoy S, Bouyer-Richard AI, Jollant F, Mondoloni A, Voyer M, Senon J-L. Homicide, schizophrénie et abus de substances : des liaisons dangereuses ?. Rev Epidemiol Sante Publique. 2013 Août;61(4):339-350.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 22/08/2017.


[Haut de page]

© CHU de Rouen. Toute utilisation partielle ou totale de ce document doit mentionner la source.