IntroductionBien que l’obésité infantile soit un problème majeur de santé publique, le devenir à long terme des enfants suivis pour surpoids ou obésité a rarement été étudié en France.MéthodeNous avons mené une étude observationnelle monocentrique portant sur 85 sujets âgés initialement de 2 à 17 ans, pris en charge en 2001 pour surpoids ou obésité et évalués en 2012 après un recul moyen de 10 ans. Les périodes de suivi initial (A) allant de la 1reconsultation à la fin du suivi individualisé ou par groupe et les périodes de latence (B) entre la fin du suivi médical et l’année 2012, ont été distinguées. Une enquête déclarative à base de questionnaires portant sur les habitudes alimentaires, le degré d’activité physique et les données anthropométriques de l’enfant et des parents a été réalisée en 2012. Deux indicateurs d’efficacité de suivi (α) pendant la période A et d’évolution (β) pendant la période B ont été créés.RésultatsSi 77 % des enfants avaient un indicateur α favorable, témoignant d’une efficacité de la prise en charge initiale, d’autant meilleure qu’elle avait été prolongée (> 32 mois,p = 0,007), une ré-ascension de la courbe d’indice de masse corporelle (IMC) dès l’arrêt du suivi était survenue dans la moitié des cas (47 %) avec un IMC des sujets significativement corrélé à celui des parents (p = 0,004 pour la mère etp = 0,02 pour le père).ConclusionCes éléments nous incitent à améliorer la prise en charge proposée en éduquant et renforçant le rôle des parents jusqu’à obtention d’une amélioration significative et durable de la corpulence. En cas d’échec médical, la place de la chirurgie bariatrique peut être discutée même si le recul actuel est insuffisant pour en apprécier le rapport bénéfice/risque à long terme.