IntroductionL’ulcère de Buruli (UB) désigne une infection cutanée parMycobacterium ulceransqui est endémique dans certaines régions tropicales et subtropicales. Son traitement est médicochirurgical, ou purement médical pour les lésions précoces. Dans la littérature, il a été décrit quelques cas d’aggravation transitoire de l’UB après instauration du traitement médical. Nous en rapportons un cas observé en Côte d’Ivoire, qui est l’un des plus grands foyers mondiaux d’UB. Notre cas se singularise par la précocité de cette réaction paradoxale et la localisation céphalique multiple des lésions.ObservationUne enfant de quatre ans, sans antécédents particuliers, était adressée pour deux nodules cutanés ulcérés indolores. Les écouvillonnages des bords de ces lésions mettaient en évidence des bacilles acido-alcoolo résistants (BAAR). La PCR confirmait qu’il s’agissait deM. ulcerans, agent de l’UB. Le traitement consistait en l’administration de lévofloxacine (100 mg/j) et de rifampicine (150 mg/j) pendant huit semaines. Au septième jour du traitement médical, on notait l’apparition de sept nodules indolores du cuir chevelu. Une nouvelle PCR effectuée sur ces lésions confirmait la présence deM. ulcerans. Le traitement médical était maintenu à l’identique. Au 54ejour de traitement, toutes les lésions étaient cicatrisées.DiscussionCette observation tire son originalité de deux faits : le caractère d’emblée bifocal des lésions, peu fréquent, et la poussée évolutive précoce à prédominance céphalique survenue après le début du traitement médical. Des cas de lésions secondaires à l’instauration du traitement médical ont été déjà décrits. Mais ces lésions survenaient généralement après au moins deux mois de traitement et n’étaient pas de siège céphalique.