ObjectifÉvaluer les facteurs liés auburnouten anesthésie–réanimation.Type d’étudeObservationnelle prospective nationale.Matériels et méthodesQuestionnaire en ligne du 3 juin 2009 au 27 août 2009 : Maslach Burnout Inventory (MBI), échelles Fast Alcohol Consumption Evaluation (FACE) et The Harvard National Depression Screening Day Scale (HANDS), questions évaluant santé, travail et vie personnelle.RésultatsAu total, 1603 réponses : 1091 médecins anesthésistes (67,6 %), 241 réanimateurs (14,9 %), 204 infirmiers anesthésistes diplômés d’état, interne (IADE) (12,6 %), urgentistes (2,8 %), cadres (0,9 %). CHU (47,3 %), CHG/CHR (16,1 %), privé (25,1 %), PSPH (4,4 %), hôpitaux militaires (4,6 %). Repos de sécurité : prévu dans 69,2 % des cas. Accident après une garde : 19,1 %. Dépression : 38,7 %. Consommation de substances psychoactives : 10,6 %. Alcoolodépendants : 10,6 %. Parmi eux, 62,3 % des individus étaient enburnout. Il existait un lien entreburnoutet sommeil fragmenté (p < 0,00001), conflits (p < 0,00001), perception du repos de sécurité dans l’équipe (p < 0,02), santé mentale antérieure (p < 0,00001), pensées suicidaires (p < 0,00001), dépression (p = 0,00001), prise d’alcool (p < 0,002), de drogues (p < 0,00002), endormissements au volant (p < 0,05), accidents après une garde (p < 0,05) et intention de quitter la profession (p < 0,00002). La vie en couple avait un effet protecteur (p < 0,005). En régression logistique, sept covariables restaient indépendamment liées auburnout : qualité du travail, de la vie privée et fatigue, dépression, conflits avec les collègues et les patients, regret du choix de la spécialité.ConclusionCette étude confirme l’existence d’une proportion élevée deburnoutdans la plus importante cohorte de personnels d’anesthésie–réanimation décrite en France. Une meilleure connaissance des tenseurs par les équipes et les responsables institutionnels peut faciliter la prévention du syndrome.