Grossesse extra-utérine à Madagascar : 107 observations
Auteurs : Randriambololona DM1, Anjaharisoaniaina NT, Rekoronirina EB, Harioly MO, Randriambelomanana JA, Andrianampanalinarivo RHIntroduction. La grossesse extra-utérine (GEU) est une pathologie gynécologique grave nécessitant un diagnostic rapide et une conduite thérapeutique précoce. Cette étude était réalisée afin d'analyser les aspects épidémiologiques, diagnostiques et thérapeutiques de cette maladie dans un hôpital de référence de Madagascar. Patientes et méthodes. Il s'agit d'une étude prospective, descriptive, concernant toutes les patientes diagnostiquées et traitées pour GEU à l'hôpital universitaire de gynécologie et obstétrique de Befelatanana du 1er janvier au 30 juin 2011. Résultats. Nous avons enregistré 107 cas, réalisant une fréquence des GEU de 2,48 % par rapport au nombre d'accouchements et de 5,71 % par rapport au nombre d'interventions chirurgicales. Cette pathologie touchait essentiellement les patientes dans la tranche d'âge de 31 à 35 ans (29 %) et les paucipares (42 %). Les principaux facteurs de risque retrouvés étaient les antécédents d'interruption volontaire de la grossesse (36 %), la fausse couche spontanée (30 %), les infections sexuellement transmissibles (IST) (21 %) et le tabagisme (17 %). La triade aménorrhée-douleur pelvienne-métrorragie était rencontrée chez 78 % des patientes. Dans 71 % des cas, la GEU était rompue. L'échographie aidait au diagnostic chez 93 % des patientes et le test de grossesse dans 92 % des cas. Toutes les GEU diagnostiquées dans ce service étaient traitées chirurgicalement avec traitement radical dans 91 % des cas. Conclusion. L'amélioration de la prise en charge de la GEU repose sur la prévention des facteurs de risque, l'éducation de la population à consulter précocement et le recours aux moyens thérapeutiques peu ou non invasifs afin d'en diminuer la morbidité.