IntroductionLes circulaires frontières (CF) de 2006 et 2010 ont fixé les règles de la tarification en hôpital de jour (HDJ), entraînant une redistribution artificielle de l’activité entre HDJ et consultation. Nous avons comparé, au sein de notre unité ambulatoire de diagnostic et de soins, les ressources mobilisées par les patients admis en HDJ et ceux vus en consultation.MéthodesEntre le 10 janvier et le 4 février 2011, les données suivantes étaient prospectivement recueillies pour les patients du groupe 1 « admis en HDJ » et ceux du groupe 2 « consultation » : âge, sexe, pathologie, actes, avis d’expert d’autre spécialité, temps passé par le personnel soignant (interne, senior, infirmière), recueilli par chronométrage. Le coût pour l’hôpital était la somme des actes (nomenclature officielle), des avis d’experts (consultation [Cs] à 23 €), du salaire total employeur de l’infirmière, de l’interne et du senior et des frais de structure (216 €). La recette pour l’hôpital était représentée en consultation par la somme des actes remboursés, des Cs d’experts à 23 € et d’une Cs de senior à 44 € et pour les patients admis en HDJ, par le tarif du groupe homogène de malades (GHM) de dermatologie (670 €) ou les séances de chimiothérapie (380 €). Les résultats étaient comparés par Chi2 ett-test de Student (p ≤ 0,05).RésultatsCent vingt-sept patients, 67 admis en HDJ et 60 en consultation, ont été inclus. Les patients en HDJ étaient plus âgés et avaient significativement plus d’actes techniques et d’avis d’experts mais le nombre d’actes biologiques et de biopsies cutanées n’était pas différent dans les deux groupes. Le temps médical moyen était similaire dans les deux groupes, mais pour le médecin senior, sans l’aide de l’interne, le temps passé était significativement allongé et supérieur à celui d’une consultation standard. Le temps infirmier moyen était de 72 minutes pour les patients en HDJ et de 35 minutes pour les patients de consultation (p = 0,007). Le coût pour chaque patient était identique dans les deux groupes, de l’ordre de 415 €. L’hôpital était bénéficiaire pour les HDJ (252 €) et déficitaire (244 €) pour les consultations.DiscussionNotre activité se composait pour moitié de patients en HDJ et pour moitié de patients en consultation. Le recrutement important de cas de pemphigoïde bulleuse expliquait l’âge plus élevé des patients d’HDJ. Le temps infirmier était significativement supérieur en HDJ : perfusions, soins de patients grabataires. Néanmoins, l’implication des infirmières était importante en consultation, justifiant le maintien des postes infirmiers dans ce type d’unité. La disponibilité médicale et la prise en charge dans une unité de temps et de lieu est nécessaire pour les maladies complexes et justifie l’accueil de ces patients dans ce type de structure. Le temps de réflexion intellectuelle n’est actuellement pas considéré, pénalisant notre discipline. Le coût moyen pour l’hôpital n’était pas différent selon que le patient était admis en HDJ ou vu en consultation. L’hôpital était bénéficiaire pour les HDJ et déficitaire pour les consultations, notamment en raison du non-remboursement des coûts de structure par l’assurance maladie.ConclusionLes CF devraient être modifiées pour permettre la prise en charge avec une tarification adaptée des patients atteints de maladies complexes.