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Violence sexuelle au Congo-Kinshasa: nécessité de la dépénalisation de l'avortement.

Auteurs : Kalonda JC1
Affiliations : 1Ecole de Santé Publique, CR "Approaces sociales de la Santé, ULB, Bruxelles.
Date 2012 Septembre-Octobre, Vol 33, Num 5, pp 482-6Revue : Revue médicale de BruxellesType de publication : article de périodique;
Résumé

Les violences sexuelles commises en République Démocratique du Congo (RDC), de par leur ampleur et leurs conséquences sur les femmes sont des véritables défis de santé publique, politico-juridique et socio-économique. Plus d'un million des femmes ont été victimes de violences sexuelles depuis 1996. Les viols systématiques sur les femmes ont été utilisés comme arme de guerre par les hommes en uniformes au cours du conflit congolais. Les conséquences médicales sont: la propagation de maladies sexuellement transmissibles, les complications gynécologiques, les grossesses non désirées et les traumatismes psychologiques. Malgré le nombre élevé de grossesses non désirées observées, la loi congolaise, très restrictive, n'autorise pas d'avortement. Cet article présente trois arguments qui plaident en faveur de la dépénalisation de l'avortement en RDC: 1) une loi très restrictive sur l'avortement force les femmes à recourir à des avortements clandestins à risque, favorisant des taux élevés de lésions et de mortalité maternelle ; 2) la RDC, signataire de la Déclaration universelle des droits de l'homme et de la charte de l'union africaine, est censée promouvoir l'égalité entre les sexes, en ce compris les droits reproductifs des femmes ; 3) une naissance non désirée est une charge financière supplémentaire pour la femme, un facteur aggravant de la pauvreté et psychologiquement inacceptable en cas de viol. Sur le plan politico-juridique, la lutte contre l'impunité ainsi que la dépénalisation de l'avortement sont recommandées. Le libre accès à l'avortement épargnera les femmes victimes et enceintes, des risques liés à la grossesse, à l'accouchement ainsi que de ceux associés à un éventuel avortement clandestin qui majorent le taux de mortalité maternelle dans ce pays: il est évalué entre 950 et 3.000 décès pour 100.000 naissances vivantes.

Mot-clés auteurs
Abus sexuel; Avortement; Médecine; Violence;
 Source : PASCAL/FRANCIS INIST
 Source : MEDLINE©/Pubmed© U.S National Library of Medicine
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Kalonda J. Violence sexuelle au Congo-Kinshasa: nécessité de la dépénalisation de l'avortement. Revue médicale de Bruxelles. 2012 Sep;33(5):482-6.
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Dernière date de mise à jour : 28/01/2022.


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