ObjectifEn salle de naissance, l’évaluation de l’état de santé néonatale est primordiale. La réalisation et l’interprétation des gazométries au cordon de façon systématique permet une telle évaluation. Nous avons voulu établir la faisabilité et la fiabilité des gazométries au sein d’une maternité de type 2B.Patientes et méthodesNous avons étudié rétrospectivement les gazométries au cordon de 1000 accouchements consécutifs, de façon systématique. Premièrement, nous avons établi leur faisabilité, définie par le rapport de gazométries complètes sur le nombre d’accouchements d’enfants nés vivants. Deuxièmement, nous avons établi leur fiabilité, définie par le rapport des gazométries qui remplissaient les critères de qualité initialement définis par Westgate et al., et revus par Kro et al., sur le nombre de gazométries complètes d’enfants nés vivants. Enfin, nous avons cherché des facteurs influençant ces résultats.RésultatsLa faisabilité des prélèvements au cordon systématiquement réalisés était de 91,6 % et la fiabilité de 80,7 %. Concernant le mode d’accouchement, 38,6 % des césariennes en urgence (IC 95 % [30,8–46,3] ;p < 0,0001) aboutissaient à des gazométries non valides, alors que seulement 11,3 % des césariennes prophylactiques (IC 95 % [4,3–18,2] ;p < 0,0001) donnaient lieu à des gazométries non valides. Faisabilité et fiabilité étaient donc significativement plus faibles lors des césariennes en urgence.Discussion et conclusionLa réalisation d’une gazométrie systématique s’accompagnait de 8,4 % de gazométries incomplètes, et 19,3 % de gazométries ininterprétables. Une formation rigoureuse serait donc souhaitable pour améliorer la faisabilité et la fiabilité, notamment lors des césariennes en urgence.