ObjectifsÀ partir des données de l’Observatoire National des Méningites Bactériennes de l’enfant du GPIP/ACTIV (Groupe de Pathologie Infectieuse Pédiatrique et Association Clinique et Thérapeutique Infantile du Val de Marne), l’objectif de ce travail est de décrire les caractéristiques cliniques et épidémiologiques des méningites à méningocoque en France.Méthodes252 services de pédiatrie, répartis dans toute la France et 166 services de microbiologie incluent, depuis 9 ans, tous les patients de moins de 18 ans, ayant une méningite bactérienne documentée. Les facteurs de risque, les signes et les symptômes, le statut vaccinal, l’analyse du LCR, les traitements et la mortalité sont recueillis.RésultatsDe 2001 à 2009, 1661 méningites à méningocoque ont été enregistrées sur 3769 (44,1%) méningites bactériennes de l’observatoire. L’âge moyen est de 4,4 ans (± 4,8, médiane à 2,5 ans) et près des deux tiers des cas surviennent chez des enfants de moins de 5 ans (68,8%). Le sérogroupe B est le plus fréquent (61,3%) suivi du C (27,0%). Dans 27,5% des cas, 24 heures avant la ponction lombaire une antibiothérapie a été donnée. Dans 31,0% des cas, les patients sont en état de choc. Aucun cas de méningite à méningocoque C n’a été enregistré chez des enfants vaccinés par un vaccin conjugué. Deux enfants ont déclaré une méningite à méningocoque B14:P1.7,16 alors qu’ils étaient vaccinés par MenBvac®. Le taux de létalité des méningites à méningocoque est de 6,5%. Ce taux varie selon le sérogroupe, 9,2% pour le sérogroupe C versus 5,9% pour le sérogroupe B (p = 0,02).ConclusionChez l’enfant en France, un peu moins de la moitié des cas de méningites sont dus au méningocoque. Cette série de 1661 cas est l’une des plus importantes en pédiatrie. La commercialisation d’un vaccin ciblant le méningocoque B, ainsi que l’application des recommandations de la vaccination anti- méningocoque C chez l’enfant permettraient de contrôler les méningites à méningocoque dues à ces sérogroupes.