Theodor Huzella et l'origine de la recherche sur l'interaction entre cellules et matrice extracellulaire.
Auteurs : Robert L1, Labat-Robert J, Michel Robert AL'interaction entre les cellules et la « biomatrice » qui les entoure est un centre d'intérêt de la recherche actuelle sur le fonctionnement des tissus conjonctifs. Les récepteurs cellulaires, intégrines, récepteur de l'élastine, y jouent un rôle important. En recherchant l'origine de ce concept, révolutionnaire pour l'époque, on découvre les travaux de Theodor Huzella, professeur d'histologie-embryologie à l'Université Médicale de Budapest dans les décennies précédant la deuxième guerre mondiale. Utilisant la microcinématographie en lumière réfléchie, cet auteur a montré l'importance de la trame fibreuse, reconstituée in vitro à partir de fibres de collagène, pour l'orientation des mouvements et les interactions des cellules à l'état normal et cancéreux. Les explications qu'il a proposées à l'époque ne pouvaient guère aller au-delà des connaissances fragmentaires de la première moitié du 20e siècle quant à la composition des tissus. Sa théorie de « l'élasticité positive », coordonnant l'activité des sociétés de cellules, prend de nos jours une signification précise grâce aux connaissances accumulées dans le domaine de la mécanotransduction de « messages » de l'environnement vers l'intérieur des cellules. Nous nous proposons d'esquisser un bref récit de ce chapitre de l'histoire de nos connaissances sur les tissus conjonctifs et de souligner l'intérêt des travaux de pionnier de Huzella dans ce domaine.