Vaccination contre le paludisme. Si près du but, l'argent ne doit pas manquer!
Auteurs : Méchai F1, Loulergue P, Bouchaud OLe paludisme, comme l'infection par le virus de l'immunodéficience humaine et la tuberculose, fait partie des grandes endémies infectieuses responsables de millions de morts tous les ans à travers le monde et touchant plus particulièrement les enfants. Malgré l'avènement de nouveaux antipaludiques efficaces et une intensification de la lutte antivectorielle, et en dépit d'une amélioration épidémiologique significative, le paludisme reste un problème de santé publique considérable. La mise au point d'un vaccin reste donc un enjeu de santé publique majeur car, conjugué aux autres cibles de la lutte contre cette maladie (lutte antivectorielle, amélioration du diagnostic et du traitement), il pourrait faire envisager une modification considérable de l'épidémiologie du paludisme à moyen terme. Depuis les années 1960, plusieurs études ont évalué des candidats-vaccins ciblant différentes phases du cycle de Plasmodium falciparum avec des approches différentes selon ces cibles, certaines visant une réduction de la morbimortalité, d'autres une rupture de la transmission grâce à une action sur le cycle sexué du parasite. Une des approches les plus intéressantes semble être le vaccin RTS,S spécifique de la phase préérythrocytaire en utilisant l'antigène circumsporozoïte, dont les études de phase III ont montré des résultats encourageants. D'autres cibles vaccinales sont également à l'étude, et on peut espérer un vaccin efficace dans les années à venir en dépit de la complexité antigénique du parasite et de la connaissance insuffisante des mécanismes immunologiques qu'il induit.