IntroductionL’hypertension artérielle (HTA) du sujet noir est plus fréquente, plus précoce et cliniquement plus sévère. La baisse des chiffres tensionnels et le contrôle du risque cardiovasculaire global constituent deux objectifs cardinaux du traitement de l’HTA. Les objectifs de cette étude étaient de déterminer la proportion d’HTA non contrôlée chez les hypertendus suivis en ambulatoire et de rechercher les facteurs associés à ce mauvais contrôle.Patients et méthodeIl s’agit d’une étude transversale descriptive incluant 456 hypertendus connus et suivis en ambulatoire. La prise de la pression artérielle était faite entre huit et 12 heures, aux deux bras, en décubitus dorsal, après un respect de huit minutes en moyenne de repos. Nous avons recherché les facteurs de risque cardiovasculaire classiques (âge supérieur ou égal à 45 ans pour l’homme et 55 ans pour la femme, sédentarité, surpoids/obésité, tabac, diabète et dyslipidémie) et calculé le risque cardiovasculaire global selon le modèle de Framingham. Était considérée comme tension artérielle non contrôlée une PAS supérieure ou égale à 140 mmHg et/ou une PAD supérieure ou égale à 90 mmHg. Une analyse univariée puis multivariée par régression logistique (grâce au programme SPSS version 17) ont été menées à la recherche de facteurs associés au mauvais tensionnel.RésultatsNous avons recruté 456 hypertendus dont 259 femmes (56,8 %). Les facteurs de risque cardiovasculaire modifiables outre l’HTA étaient dominés par les dyslipidémies (29,8 %) et le diabète (24,6 %). Le risque cardiovasculaire global calculé selon la méthode de Framingham était faible dans 21,3 %, modéré dans 34,0 %, élevé dans 24,8 % et très élevé dans 19,9 % des cas. La proportion d’HTA non contrôlée était de 54,2 % (n = 247 dont 126 femmes et 121 hommes). Ce mauvais contrôle tensionnel était lié (analyse multivariée) à l’âge supérieur ou égal à 60 ans, le bas niveau socioéconomique, le risque cardiovasculaire élevé à très élevé, la monothérapie antihypertensive, la durée du traitement supérieure ou égale à dix ans, un traitement associé et l’inobservance thérapeutique.ConclusionPlus de la moitié des hypertendus dans notre étude étaient mal contrôlés par le traitement antihypertenseur. Les facteurs de ce mauvais contrôle étaient l’âge supérieur ou égal à 60 ans, le bas niveau socioéconomique, le risque cardiovasculaire élevé à très élevé, la monothérapie antihypertensive, la durée du traitement supérieure ou égale à dix ans, un traitement associé et l’inobservance thérapeutique.