Le cancer bronchique et la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) sont deux des pathologies les plus fréquentes et les plus meurtrières. En dehors de leur lien commun avec le tabac, ces deux pathologies sont habituellement considérées comme répondant à des mécanismes distincts. Depuis une quinzaine d’années, de nombreux travaux apportent des arguments en faveur d’une intrication de ces deux pathologies qui va au-delà d’une simple addition de facteurs de risques. Il existe, sur le plan épidémiologique, des données qui démontrent la sur-incidence des cancers bronchiques chez les patients BPCO. Les liens entre ces deux pathologies sont encore mal expliqués, mais il existe de nombreux arguments sous-tendant une physiopathologie commune. On citera des anomalies génétiques et épigénétiques communes, des facteurs mécaniques, des activations communes de voies de signalisation. La BPCO et le cancer bronchique apparaissent comme deux maladies possédant un déterminisme génétique créant une prédisposition à des agressions environnementales ou toxiques résultant dans une expression clinique différente pour les deux pathologies. Ainsi, l’amélioration de la prise en charge de ces deux maladies passe par un décryptage plus poussé de leur physiopathologie qui nécessite une plus forte collaboration entre les structures de recherche et les équipes médicales travaillant souvent de manière isolée sur ces deux pathologies.