ObjectifAnalyser l’impact pronostique des emboles vasculaires tumoraux (EVT) en cas de tumeur des voies excrétrices urinaires supérieures (TVEUS).Patients et méthodesÉtude rétrospective d’une population de 83 patients consécutifs ayant une TVEUS traités chirurgicalement entre janvier 1998 et octobre 2008. L’intérêt pronostique des facteurs histopathologiques (stade, grade, EVT, carcinome in situ [CIS], architecture tumorale, localisation, envahissement ganglionnaire et statut des marges chirurgicales) était évalué, en analyse uni- et multivariée par régression selon le modèle de Cox. Les survies spécifiques (SSP), sans récidive (SSR) et sans métastase (SSM) étaient calculées selon la méthode de Kaplan-Meier et le test de Log-Rank.RésultatsDes EVT étaient observés chez 26,5 % des patients après relecture histopathologique. Les SSP, SSR et SSM à deux ans étaient de 93 %, 76 % et 96 %, respectivement sans EVT, comparées à 40 %, 13 % et 38 % en cas d’EVT (p < 0,001). En analyse univariée, le stade pathologique, les EVT et le statut des marges étaient des facteurs prédictifs de SSP (p < 0,05). Le stade pathologique, les EVT et le statut des marges chirurgicales étaient des facteurs prédictifs de SSR (p < 0,05). Les EVT, l’architecture tumorale et le statut des marges chirurgicales étaient prédictifs de la SSM (p < 0,05). Les EVT étaient le seul facteur prédictif indépendant en analyse multivariée pour l’ensemble des survies (p = 0,002 ; 0,002 et 0,001 respectivement pour les SSP, SSR et SSM).ConclusionLes EVT étaient un facteur pronostique péjoratif en cas de TVEUS. Ce critère doit être systématiquement recherché et figurer sur le compte rendu anatomopathologique.