IntroductionLa tuberculose reste endémique en Tunisie. Bien que rares, les récidives tuberculeuses (RT) exposent classiquement au risque de résistance. Le but de cette étude était de rechercher des facteurs prédictifs de RT.Patients et méthodesSoixante-quatre patients ayant présenté une tuberculose pulmonaire confirmée, puis au moins une RT, ont été comparés à 105 patients constituant le groupe témoin.RésultatsUn taux de 9,48 % de RT a été noté de septembre 1995 à décembre 2007 chez des patients, tous de sexe masculin. Il n’y avait pas de différence entre les deux groupes en ce qui concerne l’âge. Un tabagisme supérieur à 20 PA était plus fréquent en cas de récidive (44,89 % versus 21,4 % ;p = 0,055). La douleur thoracique et la dyspnée étaient plus fréquentes dans le groupe récidive, de même qu’une hémoglobine basse (11,33 ± 1,57 g/dL versus 12,41 ± 1,66 g/dL ;p = 0,008). L’intradermoréaction (IDR) était négative chez 73,7 % des récidives contre 31,1 % des témoins (p = 0,001). La cytolyse hépatique était plus fréquente dans le groupe récidive (27,3 % versus 8,6 % ;p < 0,05). L’arrêt du traitement antituberculeux était également plus fréquent dans le groupe récidive (36,7 % versus 3,8 % ;p < 0,001). Le délai de négativation des bascilloscopies était plus prolongé dans le groupe récidive (46 ± 54 versus 9 ± 12 jours,p < 0,001). En étude multivariée, la cytolyse hépatique et l’IDR négative constituaient des facteurs prédictifs indépendants de RT.ConclusionTout patient tuberculeux, notamment devant la présence de facteurs prédictifs de RT, devrait bénéficier d’une prise en charge et d’un schéma thérapeutique adapté.