La cryptococcose neuro-méningée au Mali.
Auteurs : Minta DK1, Dolo A, Dembele M, Kaya AS, Sidibe AT, Coulibaly I, Maiga II, Diallo M, Traore AM, Maiga MY, Doumbo OK, Traore HA, Pichard E, Chabasse DLa cryptococcose neuro-méningée est la plus fréquente des infections du système nerveux rencontrées au cours du VIH/SIDA en Afrique au sud du sahara. Nous avons réalisé une étude prospective de mars 2003 à février 2004 dans le but d'étudier le profil épidémiologique. clinique et pronostique de la cryptococcose chez les patients hospitalisés pour une infection cérébro-méningée (ICM) dans les services de Médecine interne et de Maladies infectieuses au CHU du Point G. Le diagnostic de cryptococcose neuroméningée (CNM) a été posé sur la base de la mise en évidence de cryptocoque par l'examen direct du LCR à l'encre de chine et / ou par la culture sur milieux de Sabouraud sans actidione. Quatorze ( 14) cas d'ICM par C. neoformans ont été notés dans une population de 569 hospitalisés (2,5 %) dont 235 porteurs du VIH. Cet effectif se répartissait entre 9 hommes et 5 femmes soit un sex ratio (H/F = 1,8). L'âge moyen était de 39 ± 8 ans. Les cas d'ICM compliquaient une infection par le VIH dans 85,7 % des cas. La prévalence globale de la CNM était de 2,5 % et la prévalence spécifique chez les patients infectés par le VIH était de 5,1%. Le taux de CD4 chez 64,3 % des cas de CNM se situait entre 1 et 49 cellules/mm3. Le tableau clinique était dominé par les céphalées (85,7 %), les troubles du comportement (7 cas, 50 %), les nausées et vomissements (35,7 %) et les signes déficitaires neurologiques (hémiparésies, atteintes de nerfs crâniens) dans 14.3 %. L'infection à VIH apparaissait être la principale pourvoyeuse de la CNM au Mali. La fréquence réelle est peu connue du fait de l'utilisation de technique peu sensible. Notre travail met en exergue toute la problématique diagnostique liée au polymorphisme clinique et aux insuffisances du plateau technique.