La spécificité de la chirurgie pulmonaire chez l’enfant s’explique à la fois par des conditions techniques et anatomiques particulières et la nécessité d’un suivi long, le plus souvent sur plusieurs années. En dehors des résections carcinologiques, les principales indications de cette chirurgie sont les malformations congénitales (malformations adénomatoïdes kystiques, séquestrations, emphysèmes), les séquelles infectieuses symptomatiques (dilatations des bronches, atélectasies, abcès) et les pneumothorax. Les progrès de la miniaturisation du matériel permettent de réaliser la majorité de ces interventions entièrement par voie thoracoscopique, à la restriction de la période néonatale. Chez le nouveau-né, pour lequel les indications opératoires restent exceptionnelles, les conditions ventilatoires et la relative étroitesse du thorax font encore préférer la chirurgie à ciel ouvert. Les malformations pulmonaires peuvent également être prises en charge in utero, dès lors qu’elles retentissent sur le développement pulmonaire ou qu’elles sont à l’origine d’une défaillance cardiaque. Ces interventions, proposées après la 30esemaine de gestation, n’ont pas pour but l’exérèse des lésions mais la levée de la compression. Mais ces prises en charges sont encore en phase d’évaluation et, compte tenu des possibles complications fœtales et maternelles, elles ne peuvent être réalisées que dans des centres experts et dans le cadre de protocoles précis.