Epidémiologie et traitement des thromboses veineuses superficielles des membres inférieurs.
Auteurs : Bertoletti L1, Frappé P, Leizorovicz A, Quéré I, Becker F, Moulin N, Decousus HLes thromboses touchant le réseau veineux superficiel ont longtemps été considérées comme bénignes. De récentes études de cohorte démontrent en fait la potentielle gravité des thromboses veineuses superficielles des membres inférieurs. POST présente l'évolution clinique de 844 patients vus en médecine vasculaire pour une suspicion de thrombose veineuse superficielle. Tous les patients avec thrombose veineuse superficielle d'au moins 5 cm de long étaient suivis pendant 3 mois. Étonnamment, un quart des patients avaient de façon concomitante une thrombose veineuse profonde (1 fois sur 2 en continuité avec la thrombose veineuse superficielle) et/ou une embolie pulmonaire symptomatique objectivée, justifiant un traitement anticoagulant à dose curative. Parmi les 586 autres patients, avec thrombose veineuse superficielle isolée (c'est-à-dire sans thrombose veineuse profonde ou embolie pulmonaire symptomatique concomitante, 10 % vont avoir un nouvel événement thromboembolique dans les 3 mois de suivi. Ces données, ainsi que l'hétérogénéité de la prise en charge thérapeutique, ont été confirmées par une autre étude de cohorte (OPTIMEV). L'étude CALISTO, réalisée en double aveugle contre placebo, a montré, en l'absence de contre-indication, l'efficacité et la sécurité d'emploi du fondaparinux, à la dose de 2,5 mg, en une injection sous-cutanée par jour pendant 30 à 45 jours, chez les patients avec thrombose veineuse superficielle isolée, à distance de la jonction saphéno-fémorale, en l'absence de contre-indications.