Dans le but de décrire les aspects épidémio-cliniques et évolutifs de la miliaire tuberculeuse au Mali, une étude rétrospective sur 10 ans (1erjanvier 2000 au 31 décembre 2009) a été menée dans le service de pneumo-phtisiologie du CHU du point G. Elle a concerné tous les patients présentant des images radiologiques compatibles avec une miliaire tuberculeuse, des signes d’imprégnation bacillaire, bacillifères ou non, et traités par médicaments antituberculeux. Sur 3630 malades tuberculeux toutes formes enregistrées durant la période d’étude, 183 miliaires ont été enregistrées (5 %) dont 117 hommes et 66 femmes. Les adultes jeunes entre 29–45 ans étaient plus représentés (52 %). Le délai diagnostic moyen était de 3,7 mois. La symptomatologie était dominée par : la fièvre (100 %), la toux (90,1 %), l’asthénie (86,3 %) et anorexie (81,9 %). Les images radiologiques à types d’opacités micronodulaires étaient les plus fréquentes, 147 cas (80,3 %) contre 36 cas (19,7 %) de types macronodulaires. L’examen bactériologique des crachats était négatif chez 139 malades (76 %) et positif chez 44 malades (24 %). Il existait une relation statistiquement significative entre la présence d’excavation à la radiographie du thorax et la positivité de la bacilloscopie (p < 0,001). L’amélioration clinique observée (55,7 %) était fonction du délai diagnostique (p < 0,001). La sérologie VIH était positive chez 29 patients sur 124 testés. Aussi, dans les zones à forte prévalence tuberculose/VIH, toute miliaire fébrile en l’absence d’autres étiologies évidentes devrait faire entreprendre sans délai un traitement antituberculeux adéquat.