IntroductionLa morbi-mortalité de la BPCO, enjeu majeur de santé publique, est améliorée par un dépistage précoce. Cette étude évalue la faisabilité d’un dépistage de la BPCO dans un service d’urgences.Matériel et méthodeUne étude prospective monocentrique (service d’urgences de Roanne) a inclus, entre le 5 décembre 09 et le 28 février 2010, les patients fumeurs, actifs ou non, (âge supérieur à 39 ans et de plus de 10 PA, ou plus de 20 PA quel que soit l’âge), et/ou symptomatiques de BPCO, en excluant les patients BPCO connus. Le dépistage repose sur un questionnaire rempli par le patient assisté par un tiers, associé à une mesure du VEMS/VEM6 à l’aide d’un néo6 (mini-spiromètre portatif). Le critère de jugement principal étant le temps nécessaire au dépistage et le pourcentage de refus par les patients.RésultatsCent vingt-deux patients ont été inclus ; 6,5 % ont refusé le dépistage. Le temps moyen du dépistage est de 4,8 minutes. Parmi les 27 patients ayant un rapport VEMS/VEM6 inférieur à 0,80 % avec le néo6 ; 14 sont venus faire une EFR. Seuls 10,53 % ont un VEMS/VEM6 inférieur à 0,73 % à l’EFR. Au total : 15,86 % n’ont pas de BPCO, 75,25 % sont à risque de BPCO, 5,94 % ont une BPCO stade 1, 1,98 % de stade 2, 0,99 % de stade 3, 0 % de stade 4.DiscussionL’étude montre qu’un dépistage efficace de la BPCO aux urgences est possible grâce à un moyen simple, reproductible et peu chronophage. Elle montre aussi des limites : notamment un taux d’inclusion diminuant les jours de forte affluence aux urgences (probablement par manque de temps).ConclusionLe dépistage de la BPCO comme entrevu dans l’étude est faisable.