Les certificats de décès permettent de délivrer le permis d'inhumer et servent de base aux statistiques nationales de démographie et de santé publique en termes de morbi-mortalité. Les médecins libéraux remplissent régulièrement ces certificats, mais des études ont montré qu'ils éprouvaient des difficultés. Des propositions ont été faites afin d'améliorer cette pratique. L'objectif de notre étude était de connaître l'avis des généralistes sur la certification des décès et sur ces différentes propositions. Une enquête qualitative a été réalisée: 14 médecins généralistes de la Loire ont été interrogés, et les entretiens ont été retranscrits puis analysés par thèmes. Notre étude a confirmé que les médecins interrogés jugeaient le remplissage du certificat de décès difficile. Elle a également montré que certaines propositions étaient refusées: déplacement rapide auprès du défunt (sauf exceptions), examen physique complet systématique, appel du médecin traitant, respect de certaines recommandations en matière d'obstacle médico-légal. Les raisons invoquées étaient d'ordre pratique, technique, éthique, personnel ou liées à l'évidence, comme le décès attendu d'une personne âgée, connue, entourée, et considéré comme naturel. La certification électronique a également été majoritairement rejetée, car jugée peu pratique. En revanche, les médecins ont approuvé certaines mesures, comme le rappel, sur le certificat de décès, des situations présentant un obstacle médico-légal ou nécessitant l'intervention plus fréquente des médecins légistes. Les médecins interrogés paraissent ainsi refuser le rôle d'investigateur. Une collaboration renforcée entre légistes et généralistes semble primordiale: elle pourrait passer par un accès facilité aux spécialistes en cas de besoin ou l'élaboration d'une plaquette informative, comme l'ont proposé certains médecins. La validité de ces propositions demande cependant à être confirmée.