Faisabilité en médecine générale d'une information claire, loyale et appropriée des patients sur les effets indésirables des médicaments prescrits. Etude EICLAT.
Auteurs : Arnould P1, Raineri F, Hebbrecht G, Duhot DLe médecin généraliste doit apporter à ses patients une information claire, loyale et appropriée concernant sa prescription médicamenteuse. Celle-ci est présente dans 78 à 83 % des consultations. L'étude EICLAT visait à éclairer la faisabilité de cette obligation en évaluant, pour une activité de prescription habituelle, le nombre moyen d'effets indésirables potentiels rapporté au nombre de lignes de prescription par ordonnance. Un total de 8382 ordonnances correspondant à 34427 lignes de prescription réalisées par 175 praticiens en avril 2006 ont été analysées. Parmi ces ordonnances, 11 % comportaient une seule ligne de prescription, 55 % de 2 à 4 lignes, et 34 % 5 lignes ou plus. L'ordonnance moyenne était composée de 4 lignes de prescription générant 407 effets indésirables potentiels, dont 194 différents (un même effet indésirable pouvant être présent 2 fois par ordonnance) et 293 effets indésirables potentiels fréquents et/ou graves dont 166 différents. Les spécialités à service médical rendu (SMR) majeur ou important, présents sur 7840 ordonnances pour un total de 24127 lignes, exposaient en moyenne à 151 effets indésirables potentiels fréquents et/ou graves différents. Les spécialités à SMR insuffisant, présents sur 2292 ordonnances pour un total de 3887 lignes, exposaient à 37 effets indésirables potentiels différents fréquents et/ou graves. En supposant que les informations validées par les autorités légales soient suffisantes en nature, en précision et en exhaustivité, le volume des informations que la législation impose de délivrer au patient est incompatible avec les conditions d'exercice actuelles.