La schizophrénie est une maladie complexe dont les mécanismes sont encore largement inconnus. L’imagerie cérébrale fonctionnelle, en faisant le lien entre psyché et cerveau, est récemment devenue un outil indispensable pour étudierin vivoles bases neurales qui sous-tendent les dysfonctionnements cognitifs observés dans cette maladie. Mais malgré la multiplication des données issues de cette approche, l’impact exact de l’imagerie fonctionnelle sur notre compréhension de la maladie reste flou. De façon générale, les études du fonctionnement cérébral des patients schizophrènes retrouvent des anomalies d’activation qui varient de nature et de localisation selon le paradigme cognitif utilisé. Il apparaît néanmoins de façon générale que les anomalies neurofonctionnelles observées chez les patients ne peuvent se réduire à un simple déficit bien localisé. Ce serait plutôt une altération de la dynamique des interactions entre différentes régions cérébrales qui sous-tendrait les perturbations cognitives rencontrées dans la maladie. L’imagerie cérébrale fonctionnelle offre actuellement de nouvelles perspectives pour préciser les caractéristiques dynamiques des réseaux cérébraux, et plus particulièrement ceux impliquées dans les fonctions cognitives de haut niveau comme le contrôle cognitif ou la cognition sociale qui semblent jouer un rôle crucial dans la maladie. La mise en évidence de telles caractéristiques représente un enjeu important non seulement pour développer de nouvelles hypothèses physiopathologiques, mais aussi de façon plus pragmatique pour identifier de potentielles cibles thérapeutiques.