La vaccination contre l’hépatite B (VHB) des nourrissons est recommandée depuis 1994. Toutefois, l’objectif de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) d’éradiquer cette maladie en Europe est compromis en raison d’une couverture vaccinale inférieure à 50 % en France. Nous avons réalisé une enquête téléphonique auprès de 300 médecins généralistes (MG) tirés au sort dans 3 départements d’Île-de-France au cours du premier trimestre 2009 afin de connaître leur opinion et pratique déclarées ainsi que l’impact du remboursement du vaccin hexavalent. Deux cents neuf médecins ont accepté de répondre. Parmi les MG prenant en charge des nourrissons (n = 180), 74,4 % ont déclaré proposer la VHB en routine. Les médecins n’ayant pas un mode d’exercice particulier (MEP), connaissant le remboursement de l’hexavalent et les recommandations et exerçant en banlieue plutôt qu’à Paris proposaient plus fréquemment de vacciner les nourrissons. Parmi les médecins prenant en charge des nourrissons, 40,5 % ont déclaré avoir modifié leur pratique depuis le remboursement du vaccin hexavalent. Plus d’un quart des MG (26,2 %) était défavorable à la VHB des nourrissons. Les médecins réfractaires étaient plus âgés, exerçaient davantage de MEP et connaissaient moins les recommandations. Une réticence des parents avec une peur des effets indésirables a été citée par 79 % des MG interrogés. Parmi eux, 17,7 % n’insistaient pas ou reportaient la discussion. En conclusion, en 2009, il persistait une proportion encore élevée (un quart) de MG réfractaires à la VHB chez le nourrisson mais la mise à disposition du vaccin hexavalent semble avoir eu un impact significatif sur les pratiques.