Des observations (mammifères, primate non humain) ont démontré une majoration de la mort neuronale qui accompagne le développement du cerveau participant ainsi à la « sculpture du vivant ». Cette majoration est induite dans certaines maladies, mais le serait également en cas d’exposition à des anesthésiques. Cette mort neuronale peut s’accompagner de troubles cognitifs, de façon inconstante. La majorité des expériences ont été conduites chez des animaux ne subissant aucune agression chirurgicale. Les données cliniques disponibles, rétrospectives, ne permettent pas d’affirmer l’existence d’un effet délétère de la sédation-analgésie sur le développement cognitif des enfants. Le débat sur l’innocuité de l’administration d’agents anesthésiques lors de la grossesse, chez le nouveau-né et chez le nourrisson demeure passionné. Il semble clair que : la balance bénéfice/risque entre une anesthésie durant la grossesse, et la prématurité éventuellement induite par la procédure dans son ensemble doit être discutée de façon multidisciplinaire. Le message délivré ne peut être simpliste du type « toute anesthésie générale est contre-indiquée au-delà de 22 semaines d’aménorrhée » ; pour des raisons éthiques, il est exclu de ne pas traiter la douleur et l’inconfort du fœtus ou du nouveau-né. Cela qui impose la nécessité d’une évaluation ; pour des raisons connues depuis de nombreuses années, endormir un nourrisson comporte un risque vital significativement supérieur à celui d’une procédure identique conduite chez un enfant plus âgé. La notion d’une neurotoxicité, probablement marginale et sans doute indissociable de nombreux autres facteurs confondants ne nous paraît pas peser dans ce débat de façon déterminante.