ObjectifÉvaluer l’impact de l’âge (< ou ≥ 65 ans) sur la mortalité des patients traumatisés médullaires hospitalisés en réanimation.Type d’étudeRétrospective monocentrique.Patients et méthodesCent trente et un patients (< 65 ans,n = 109 et ≥ 65 ans,n = 22), traumatisés médullaires cervical (n = 71) et thoracolombaire (n = 60), ont été analysés sur une période de dix ans (1998–2008). La mortalité hospitalière et à distance (>hospitalisation) des patients de moins de 65 ans et ceux de 65 et plus était étudiée. Les facteurs de risques de décès étaient recherchés à l’aide d’une analyse uni- et multivariée. Le statut neurologique (scoreAmerican Spinal Injury Association[ASIA] et classification de Frankel), en sortie de réanimation et à distance ainsi que la mesure de l’indépendance fonctionnelle (MIF) à distance étaient évalués.RésultatsLa mortalité hospitalière et à distance était accrue chez les patients de 65 ans et plus ; 41 % vs 6 %,p < 0,001 et 31 % vs 12 %,p = 0,150, respectivement. Les facteurs de risques de décès étaient l’âge (HR = 3,44 ; IC 95 % : 1,53–7,72,p = 0,028), les antécédents de coronaropathie (HR = 3,64 ; IC 95 % : 1,25–10,65 ;p = 0,018) et une notion de chute comme mécanisme du traumatisme médullaire (HR = 2,40 ; IC 95 % : 1,15–5,00,p = 0,020). Chez les survivants, les formes incomplètes (Frankel B, C, D, E) étaient significativement plus fréquentes chez les patients de 65 ans et plus, en sortie de réanimation et à distance. À distance, le score de MIF était comparable entre les groupes avec cependant un meilleur contrôle sphinctérien chez les patients de 65 ans et plus.ConclusionsLa mortalité hospitalière des patients de 65 ans et plus, traumatisés médullaires était accrue. À distance, chez les survivants, le statut neurologique était meilleur chez les patients de 65 ans et plus, avec une indépendance fonctionnelle de bonne qualité, au moins comparable aux plus jeunes.