Le syndrome de Sjögren-Larsson (SLS) est une maladie neuro-cutanée autosomique récessive liée à une anomalie du métabolisme des lipides par déficit en déshydrogénase des aldéhydes gras (FALDH oufatty aldehyde dehydrogenase), enzyme impliquée dans la synthèse d’acides gras, de l’acide phytanique et des leucotriènes. Il est caractérisé par la triade ichthyose congénitale, retard mental et tétraplégie spastique. Le diagnostic du SLS avait été suspecté chez le premier enfant à l’âge de 2 ans devant la triade clinique et confirmé à l’âge de 4 ans par la culture de fibroblastes et le pic de lipides à 1,3 parties par million (ppm) en spectroscopie. Après 3 mois de traitement par zileuton, un inhibiteur de la synthèse des leucotriènes, on constatait une efficacité modérée sur le prurit et l’ichtyose. Le second cas avait été diagnostiqué à l’âge de 1 an à l’occasion d’un syndrome de Guillain-Barré, devant l’association d’une ichtyose congénitale et d’un décalage psychomoteur. Le diagnostic avait été confirmé en enzymologie et la spectro-imagerie par résonance magnétique cérébrale montrait un pic lipidique caractéristique. Le traitement par zileuton montrait une efficacité sur le prurit au bout de 6 mois. Ces deux observations de SLS sont remarquables par le délai diagnostique prolongé malgré l’existence de signes néonatals. Le traitement par zileuton y a montré une efficacité partielle sur le prurit. L’association inhabituelle de cette pathologie rare dysmyélinisante à un syndrôme de Guillain-Barré dans l’une de nos observations est discutée.